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En studio avec Oli Epp

INTERVIEW

Dites-nous un peu ce qui vous a amené à la peinture. Était-il évident pour vous que vous vouliez être peintre ?

À l'origine, j'ai étudié à l'école d'art pour devenir un portraitiste traditionnel. Cependant, ce n'est que lorsque je me suis familiarisé avec la scène artistique contemporaine londonienne que ma pratique de la peinture s'est ouverte à ce qu'elle est aujourd'hui. J'ai toujours aimé la pratique de la peinture traditionnelle et l'apprentissage de différentes méthodes et applications reliés à ce médium. La combinaison du réalisme avec des aplats graphiques d'acrylique en utilisant le pistolet à air comprimé, c’est ça qui a créé une synergie dans ma pratique et qui me passionne encore aujourd'hui.

Pourquoi et quand est-ce que les médias sociaux et la culture pop sont devenus une part intégrante de votre travail ?

Depuis l'école d'art, j'utilise Instagram comme un outil pour permettre à mon travail d'être découvert par des personnes du monde entier et qui, autrement, ne l'auraient peut-être jamais vu. Cette possibilité d’entrer en contact avec un si grand nombre de personnes a été avantageuse pour établir ma carrière d'artiste. Cependant, je suis conscient du fait qu'Instagram et d'autres plateformes de médias sociaux ne sont qu'un outil de marketing que les artistes peuvent utiliser, mais ce n'est pas quelque chose qui définit ma pratique artistique ou moi-même.

La culture pop contemporaine s'infiltre dans mes peintures à travers une myriade d'objets, de logos de marques et d'accessoires, à travers lesquels j’explore la manière dont nous utilisons ces objets comme marqueurs d'identité et pour solidifier notre statut culturel. Dans le sillage des médias sociaux et de notre économie basée sur l'image, les objets de consommation ont une signification renouvelée ; notre identité et notre moi numérique sont désormais intimement liés.

Les scènes que vous peignez sont très épurées et en même temps elles sont pleines d'éléments aux références diverses et d'objets de toutes sortes. Considérez-vous votre approche comme minimaliste ou, au contraire, comme maximaliste ?

J'ai l'impression d'avoir une approche maximaliste en ce qui concerne la façon dont je rassemble le matériel de base et les inspirations pour mes peintures. Tout ça est ensuite distillé dans une image plus minimaliste. Bien que parés de divers objets et accessoires, mes personnages sont généralement mis en scène seuls. Je me considère comme un minimaliste qui travaille dans un environnement maximaliste (c'est-à-dire mon studio très désordonné).

Vos œuvres mettent en lumière les tropes visuels des médias sociaux et, ce faisant, elles réfléchissent à des questions sociales plus globales. Pouvez-vous nous en dire plus sur votre processus de création ? Quel est le point de départ ?

Mon processus de création commence généralement par des croquis de personnages/objets qui servent de base à la composition finale. Je parcours ensuite Google Images, eBay et d'autres sites pour trouver des images d'objets que je veux intégrer à l'œuvre. Il m'arrive aussi souvent d'écrire des fiches de personnages pour chaque tableau avant de commencer. Je crée ensuite une maquette de la composition sur Photoshop et, à partir de là, je commence à peindre.

Sur quoi avez-vous travaillé récemment, en rapport ou non avec l'art ?

J'ai travaillé sur une nouvelle série de peintures pour ma prochaine exposition solo à la galerie Richard Heller à Los Angeles ce mois-ci. J'ai beaucoup pensé à la performance, au divertissement et au luxe en créant ce nouveau corpus d'œuvres. Je pense que depuis que le monde s'est rouvert, j'ai abusé de toutes les choses que je ne pouvais pas faire pendant le confinement et cela s'est retrouvé dans mes nouvelles peintures.


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